Edito du n° 37
Il y a 30 ans, le jeu de rôle faisait son apparition dans le paysage vidéoludique japonais, d’abord avec Dragon Quest puis avec Final Fantasy. On parle depuis de RPG. Ces JRPG se démarquèrent longtemps à plus d’un titre de leur ainé occidental. Les uns sur console. Les autres sur ordinateur. Les uns séparèrent les phases de combat des phases narratives, un peu comme le JdR sur table, quand les autres introduisaient des choix multiples et l’«action à la première personne». Les univers et les histoires proposés par les JRPG sont restés plus codifiés que ceux de l’Occident. Au fil des ans, ils ont emprunté à notre loisir tout leur game design, accouchant de plusieurs genres liés au gameplay, comme les Action-RPG, les Tactical-RPG, les MUD, les Rogue-Like (revenus à la mode avec l’excellent Out There Chronicles de Fibre Tigre) ou même les MMORPG.
Parfois, le jeu de rôle s’inspira du RPG, en l’envisageant comme le retour à une époque où les figurines arpentaient des donjons tracés d’une main peu assurée sur un Veleda. Bien peu de rôlistes réalisèrent alors qu’ils réglaient le destin de leur héros grâce à l’homophone d’une prophétesse à qui les anciens confiaient déjà l’arbitrage de leur bataille. Cela donna D&D4E ou Cadwallon (développé sur la même période) avant d’aboutir à des jeux de rôle où la figurine peut faire son apparition, comme Pathfinder, ou plus récemment la seconde édition d’Alkemy RPG (tiens, tiens RPG…) et Fragged Empire.
Et voilà que Confrontation fait son retour… sans détour. Quel rapport avec le JRPG me direz-vous? Eh bien, on ne peut s’empêcher de penser que cet univers et ces jeux vidéo du pays du soleil levant ne sont pas si éloignés l’un de l’autre: personnage stylisé, mélange de technologie et de médiéval, faune inédite, classiques réinterprétés à la sauce nippone. Certes, on n’y roule pas en voiture de sport, l’espadon à la ceinture en traquant les sources de mana, mais les Wolfens, les disciples de Dirz et bien d’autres choses encore ne sont pas d’inspiration tolkienienne. Assurément, ils ont été inventés par des amateurs de JRPG.
Peut-être viendront bientôt des univers d’inspiration JRPG, mais espérons que cela ne sera pas pour nous raconter la sempiternelle histoire d’un prince qui tarde à retrouver sa belle car Rêve de Dragon a déjà maintes fois proposé de tels contes…
Isabelle & Sébastien.
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