BATTLESTAR GALACTICA

SO SAY WE ALL!

LES JEUX À LICENCE VOIENT LE JOUR POUR ATTIRER LE FAN ET MANQUENT SOUVENT DE PROFONDEUR OU DE LIANT ENTRE L’UNIVERS ET LE GAMEPLAY DU JEU. MAIS ON TOMBE PARFOIS SUR DE BELLES RÉUSSITES CAPABLES DE CHARMER LE FAN COMME LES JOUEURS. DU COUP QUAND ON EST FAN ET JOUEUR, C’EST LA COMBO PARFAITE!?

TITAM - JDR Mag 29 - Battlestar GalacticaBattlestar Galactica
Type: Edge
Auteurs: Corey Konieczka
Nombre de joueurs: 3-6
À partir de 10 ans
Durée: 4 à 6 heures
Prix indicatif: 50 €

Univers
Le bon sens conseille: «Méfiez-vous des jeux à licences!»

Prétextes à berner les fans et les groupies avec des photos des acteurs sur la boîte, ce sont souvent des jeux sans intérêt ludique ni graphique qui, une fois passée l’excitation d’avoir acheté le Monopoly Starwars, prendront la poussière dans le placard. Battlestar Galactica fait exception.

Calqué sur la série (nouvelle mouture, celle des années 2000, pas celle des années 80), ce jeu nous plonge dans l’ambiance de la série: vaisseaux spatiaux, robots assassins, traîtres, espions, gestion des denrées, dilemmes éthiques et trahisons.

Ayant survécu au massacre de l’humanité par les robots qu’elle avait elle-même créés (les cylons), l’équipage du Battlestar Galactica tente de rejoindre Kobol, la terre promise où les hommes pourront trouver refuge (et gagner la partie). Mais Kobol est loin, et l’armée cylon ne laisse pas un instant de répit aux humains. Il faut agir sur tous les fronts: riposter aux attaques, gérer denrées et rations, éviter les conflits… et démasquer les traîtres, les cylons à l’apparence humaine qui oeuvrent dans l’ombre pour anéantir l’Humanité.

TITAM - JDR Mag 29 - Battlestar GalacticaGameplay
Chaque joueur choisit un personnage de la série dans plusieurs classes de compétences:
• Les politiciens (Laura Roslin, Gaïus-Baltar…);
• Les pilotes (Kara Thrace, Boomer);
• Les soldats (le général Adama, Saul Tigh…);
• Les techniciens (le Chief…).

Le jeu est en coopération. Chacun reçoit néanmoins une carte secrète dite «carte de loyauté», qui indique si on est humain ou si on est un cylon infiltré. Si on est humain, on oeuvrera pour la survie de l’équipe. Si on est un cylon infiltré, il faudra saboter les actions des humains, tout en évitant de se faire prendre. Suspense supplémentaire: certains personnages ambigus dans la série (Boomer, Baltar) reçoivent d’emblée DEUX cartes de loyauté au début du jeu. Ils ont dont 200 % de chances de plus que les autres d’être le traître. Et les joueurs ne manqueront pas de les surveiller… Comme dans la série!

À chaque tour de jeu, le joueur déplace son personnage dans le vaisseau puis effectue l’action liée au lieu d’arrivée: attaquer les cylons, lancer une mission d’exploration (pour récolter des denrées alimentaires par exemple), réparer les vaisseaux endommagés, mettre un autre joueur en prison, etc. Il a également en main des cartes qu’il peut jouer en lieu et place de son action (déléguer un ordre à un pilote, par exemple). Les cartes que les joueurs ont en main correspondent à leur classe de personnage. Les pilotes ont ainsi accès à des cartes permettant des actions d’éclat lors de combats spatiaux; les politiciens peuvent effectuer des discours qui redonnent des points de Moral, etc. Lorsque le joueur a effectué son déplacement et son action, il dévoile la carte «Crise» sur le haut du paquet: les ennuis commencent. Attaque de cylons sur le Battlestar, explosion des réservoirs d’eau, mutinerie des techniciens, tout est envisageable. Et cumulable! Comme les personnages de la série, les joueurs sont confrontés au problème du rationnement, des vaisseaux à réparer, des attaques à repousser, des sabotages dans les cuves à oxygène et ils doivent gérer les priorités, en coopération, pour espérer survivre jusqu’à Kobol.

 

TITAM - JDR Mag 29 - Battlestar Galactica

 

Le traître peut être n’importe lequel d’entre eux. Sa manière d’agir est simple. Il peut bluffer et effectuer des actions peu efficaces sous prétexte de ne pas avoir les bonnes cartes pour intervenir… et il peut surtout saboter ce qui est le moteur du jeu: les «tests de compétence».

Les cartes action que les joueurs ont en main ont des valeurs. Ces valeurs servent à réussir le défi lancé par une carte crise. Exemple: les réservoirs d’eaux fuient, il faut atteindre 17 points pour les réparer. Si échec, perdez 1 niveau de ration (si les rations arrivent à zéro, le jeu est perdu par les humains). Les joueurs déposent donc, face cachée, des cartes action dont les points seront additionnés pour tenter de parvenir à 17. Le traitre peut poser des points qui compteront négatif (passons les détails techniques) et ainsi saboter l’intervention des joueurs (qui, en plus, auront gaspillé beaucoup de cartes de leur main).

En milieu de partie, une nouvelle carte de loyauté est distribuée à chacun. Ainsi, un joueur qui était «humain» depuis le début peut se découvrir «cylon» et changer de camp. En toute discrétion, bien entendu. On retrouve là encore une mécanique qui fait la réussite de la série télé et un rebondissement succulent pour le jeu de plateau. Le jeu off re donc la possibilité de trahir les autres joueurs, chose plus difficile à admettre lors d’une partie de JdR.

Émilie Goudin.

TITAM - JDR Mag 29 - Battlestar GalacticaNOTRE AVIS
L’épaisseur des règles peut effrayer dans un premier temps. Une partie est longue (4 à 6 heures).
Mais la mécanique est finalement très simple et même un joueur débutant, s’il est fan de la série, surmontera ses appréhensions pour se plonger dans ce jeu.
Le matériel est beau, les cartes sont illustrées de photos qui rappellent sans arrêt l’ambiance de la série, les figurines sont en plastique moulé. Chaque partie est une surprise. Après des dizaines de parties, le jeu se renouvelle toujours. Et avec les extensions, c’est encore mieux. Il est très difficile pour les humains de vaincre, aussi nous vous conseillons d’ajouter 2 points aux totaux de départ des curseurs de population, ration, carburant et moral. Et même avec ce bonus, la partie reste tendue pour les humains. Tension, stratégie, gestion, combats spatiaux, bluff , négociation, tout est là.
Et en plus, si on est un peu rôliste, on peut se prendre au jeu et incarner son personnage dans son attitude, ses discours et ses réactions, et ça, c’est jouissif.

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