NIGHT’S BLACK AGENT

JASON BOURNE CONTRE LES VAMPIRES

DERNIER JEU SORTI DES PRESSES DE PELGRANE ET MOTORISÉ AU SYSTÈME GUMSHOE: NIGHT’S BLACK AGENT TIENT TOUTES SES PROMESSES. POUR FAIRE VITE: JASON BOURNE S’EST FAIT VIRER PAR SES PATRONS VAMPIRES ET IL EST PAS CONTENT

Night’s Black Agent
Auteurs: Kenneth Hite
Illustrateurs: George Cotronis
Éditeur: 7e Cercle
Genre:  Contemporain

TRAITS
Background:
–léger…
-… et donc un peu frustrant
-mais jubilatoire

Gameplay:
-jubilatoire aussi
-dynamique
-inventif
-inspirant

Produit:
-bien illustré
-avec des coquilles orthographiques

Ça peut paraître réducteur comme ça… mais non. Le jeu est une petite perle qui regorge de conseils au meneur pour établir son infestation vampirique aux petits oignons (l’ail, c’est pour autre chose), et pour orchestrer tambour battant des scènes de poursuite et de combat haletantes impliquant des agents secrets survoltés opposés à de sournoises organisations vampiriques ainsi qu’à leurs séides de tout poil. Le parti pris est très clair: si vous voulez jouer des vampires qui trainent leur mal-être dans des vêtements gothiques achetés rue Keller en 1996, merci de vous adresser à côté. Avec Night’s Black Agent, ça sulfate et ça ourdit des plans dignes des meilleurs Runs de Shadowrun.

Pour cela, Gumshoe a sorti l’artillerie lourde. Le jeu fourmille de règles maison qui vous permettront d’adapter votre mode de jeu aux envies de votre table. Et certains éléments de gameplay vont vous permettre d’entrer dans l’engrenage classique des meilleurs films d’espionnage: le statut des PJ appelle le danger, le danger mène à l’information et la détention de cette information crée à son tour davantage de danger.

La plus belle surprise qu’offre ce jeu est bien la partie qui propose de guider le meneur de jeu dans l’élaboration d’une conspiration impliquant des êtres surnaturels. C’est bien fait, c’est intelligent, ce n’est pas pompeux, et c’est utile.

En fait, la seconde partie de Night’s Black Agent devrait être lue par tout maître désireux de se lancer à mener une campagne d’horreur/d’action contemporaine. C’est une sorte de supplément rêvé à Delta Green, ou à Vampire (oui, même si dans Vampire on joue plutôt les méchants de Night’s, comme tout le monde y est méchant, ça peut quand même servir).

Les illustrations sont d’excellente qualité, de bon goût et apportent une atmosphère flippante qui manque à l’ensemble. Bon, c’est vrai, une fois de plus la correction orthographique de nos copains du 7ème Cercle a dû se faire un lendemain de convention, parce que ça picote un peu l’iris.

Toutefois, en matière d’horreur, on reste hélas sur notre faim, parce qu’en définitive l’absence de background se ressent. Alors c’est vrai, c’est le style de jeu et d’ouvrage qui veut ça… C’est vrai aussi qu’on nous propose plein d’options… mais on aimerait à un moment donné que l’auteur qui nous a chauffé à blanc nous donne une version finale. C’est un peu comme lire une recette très alléchante et ne pas parvenir à goûter le plat. Ou comme regarder une… heu. Bon, vous voyez.

Espérons que le supplément récemment sorti sera bientôt traduit chez 7ème Cercle et qu’on pourra enfin tirer notre… chapeau.

Shylock.

TITAM - JDR MagUN UNIVERS GUMSHOE?
Oui, mais… Attendez ! Gumshoe nous proposerait quand même pas de jouer à une sorte de Trail of Cthulluh-like où on remplacerait des investigateurs déterminés par des agents secrets déterminés pour déjouer les sombres complots de vampires en lieu et place de sombres complots poulpiques? Ce serait quand même un peu gros… Rassurons-nous… ce n’est pas le cas. À part un moteur qui est familier, le jeu est très différent. On retrouve le charme du système de Trail of Cthulluh et d’Esoterrorists: la collecte et l’utilisation de l’information. C’est-à-dire qu’on part du principe que les PJ vont obtenir l’information qui fait avancer le scénar et que cela leur coûtera des points et qu’il faudra surtout ensuite l’exploiter. Et pour cela Kenneth Hite (l’auteur) nous donne des pistes pour agrémenter nos parties en rebondissements et péripéties de toutes sortes et pour, surtout, établir un méga-plot des plus alléchants. Un peu de travail en perspective.

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